Rebondir à tout âge
Progresser et rester en accord avec ses valeurs, tel est le credo d'Yves Beudy, 58 ans, directeur appro de la Cal depuis 2016, après une carrière pleine de rebondissements.
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En 2016, Yves Beudy pose ses valises à la Cal, en Lorraine, pour prendre le poste de directeur appro, après avoir fait presque le tour de France, à des postes stratégiques de la distribution agricole. Diplômé à l'origine d'un BTS Jardins espaces verts, Yves Beudy met un pied dans l'agrofourniture chez Semences Cargill, à l'âge de 27 ans, en tant que technico-commercial pour la Meuse, les Ardennes et l'Aisne, puis délégué commercial pour le Nord-Est. Il y restera douze ans. « J'ai beaucoup appris avec un patron très charismatique qui était un très bon manager, se souvient-il. J'étais avide de connaissances. J'ai croqué tout ce que j'ai pu en termes de formations. J'ai ainsi pu progresser sur le plan professionnel, et aussi personnel. »
Premiers pas dans le négoce
Mais en 1998, Monsanto rachète Cargill. Pas à l'aise avec la « philosophie » américaine, Yves Beudy partira six mois plus tard pour entrer chez Gustave Muller, filiale négoce du CAH en Alsace, en tant que directeur commercial. « Je gérais l'appro, l'achat des céréales et les silos. Très vite, j'ai secondé le directeur au niveau opérationnel. » Au bout de dix ans, il a fait le tour du métier. « En 2010, à cinquante ans, j'avais encore envie d'apprendre. Je connaissais bien la partie appro et management, mais pas le marché des céréales. » Il est alors contacté par Vitivista, un négoce du Sud-Ouest, pour reprendre la partie grandes cultures (appro, achat et vente des céréales) et la développer. « La vente des céréales, ça bouge plus que l'appro ! J'avais à nouveau beaucoup d'autonomie dans l'opérationnel et ça me plaisait bien, d'autant plus qu'en deux ans, j'ai triplé la collecte. » Mais le groupe n'avait pas de moyens pour investir rapidement dans des outils adéquats afin de stocker correctement les volumes supplémentaires. « Je n'en dormais plus la nuit ! », raconte-t-il. À un âge où l'on hésite à bouger, Yves Beudy préfère démissionner. « Grâce à un bon réseau et une bonne capacité d'adaptation, l'âge ne m'a jamais posé de problème pour retrouver un poste. »
Vendre des services
En juillet 2015, il intègre le secteur coopératif chez Terre d'Alliances (Ain) comme directeur appro. « J'ai découvert comment fonctionnait une coopérative de l'intérieur. » Le passage sera de courte durée. Le départ du président, puis du directeur qui l'avait embauché, et le mélange entre l'opérationnel et le politique le poussent une nouvelle fois à partir. En octobre 2016, retour dans le Grand Est, en intégrant la Cal. Directeur appro, Yves Beudy définit aujourd'hui la politique commerciale appro en lien avec les objectifs du projet Lorraine 2025, avec, entre autres, la création de services et surtout la vente de ceux-ci. « Tout le monde en parle, mais personne n'y arrive vraiment. Les TC ne sont pas formés à vendre de l'immatériel, d'autant plus que jusqu'à présent, les services étaient "offerts" avec le produit. » Autre chantier à venir : la séparation du conseil et de la vente des phytos. « Le changement ne m'inquiète pas, j'ai l'habitude. Mais il faut nous laisser le temps de le faire correctement. Or si cela doit être mis en oeuvre au 1er janvier 2020, cela signifie être prêt pour l'automne 2019. Ça fait très peu de temps pour un chamboulement aussi important qui va jouer sur les métiers, l'organisation... » Nul doute que son expérience lui permettra de gérer au mieux ce nouveau défi. « En effet, quand je décide quelque chose en appro, je connais les conséquences pour la collecte », note Yves Beudy, heureux d'avoir trouvé à la Cal le bon équilibre. « Ça devrait être ma dernière étape ! »
Chantal Urvoy
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